CIEL D’ENFANT
(P. Dudan/P. Dudan)

Chaque enfant rêvant au cœur des nuits
S’invente un petit Prince à lui…
Un bonheur que rien ne vient troubler,
Ebloui de la blondeur des blés…
Les enfants ridés, surchargés d’ans
Que l’on croit vieux, en font autant…
Courtisans d’étoiles en leurs nacelles,
Les enfants on leur royaume au ciel…

Toi, mon p’tit frère, vous, mes parents,
Dont la mort, absurdement nous prive,
Comment peut-on vraiment
Croire à l’atroce arrachement,
Et voir sombrer dans le néant,
Vos âmes vives ?
Rien ne de perd au gré du vent,
Rien ne meurt de l’amour que l’on prouve.
On y croit mieux qu’avant,
L’amour au ciel est plus vivant.
Au paradis des ciels d’enfants,
On se retrouve

Rien n’est plus seul, rien n’est plus mort
Que les pauvres faux grands de ce monde,
Ces voiliers de haut bord
Qui n’ont jamais quitté le port
Pour affronter au corps à corps
La mer profonde…
Seul un poète, un cœur d’enfant,
Fou d’amour, d’enthousiasme et d’audace,
Se fout du temps qui passe,
Et des puissants et des pédants,
Prend son élan et, triomphant,
Pourfend l’espace !…