Livre de chevet (aphorismes, poèmes et nouvelles) |
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EXTRAITS | La vie est définitivement provisoire, La mort provisoirement définitive. Les dialogues de sourds ont toujours un grand retentissement international. La mort est bien trop grave pour quon la prenne au sérieux. On ne voit clair quà travers ses larmes. La femme est le souffre-douceur de lhomme. La jeunesse en a vieux sur le cur. A partir dun certain âge, on a souvent la gueule quon mérite. Se suicider, cest gifler sa mère. Quand un bègue mange un ananas ou un concombre il nest jamais tout à fait rassuré. Quand un Suisse vous offre une montre, cest toujours un bon mouvement. Cest une raison pour lesquelles jaurai toujours de la Suisse dans les idées. Quand lamour tarde, il monte au nez. Lamour est le pied de nez à la mort Lhumour est le pied de nez à la connerie. Au Canada français, on dit parfois des choses très jolies. Quand le Parisien dit « un toast », le Canadien dit « une rôtie ». Quand le Parisien dit « shopping », le Canadien dit « magasinage ». Quand le Parisien dit « footing », le Canadien dit « prendre une marche ». Quand le Parisien prend un « drink », le Canadien prend un « breuvage ». Quand le Parisien dit un « pullover », le Canadien dit un « chandail ». Quand le Parisien dit « bulldozer », le Canadien dit « bélier mécanique ». Quand le Parisien dit « week-end », le Canadien dit « fin de semaine ». Quand le Parisien dit « speaker », le Canadien dit « annonceur ». Quand le Parisien dit « goalkeeper », le Canadien dit « cerbère » et quand, « à la brunante », le Canadien a parfois « le cur dans leau », cest quil ne parvient pas à oublier un certain abandon des siens, il y a deux cents ans. |
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©Pierre Dudan |